Hugues Chevalier : Bombes et V1 sur le Pas-de-Calais 1944

Le Pas-de-Calais fut l'un des départements les plus sinistrés par la Grande Guerre. La reconstruction à peine achevée, un nouveau conflit débutait. Mai 1940 fut marqué par des destructions allemandes massives suivies de raids alliés dont l'ampleur alla croissant de 1940 à 1943 pour atteindre son paroxysme l'année suivante. Durant les huit premiers mois de 1944, les bombardiers alliés allaient viser des centaines de positions : défenses côtières, infrastructures, aérodromes mais surtout s'acharner sur près de 200 sites liés aux armes secrètes.

Les chiffres sont éloquents : des dizaines de milliers d'appareils survolant la région, 160 jours de raids alliés, 70 % de communes touchées, 210 000 bombes explosives, à fragmentation, incendiaires, piégées, de 100 modèles différents allant de 5 kg à 6 tonnes. Des armes inconnues employées, ballons offensifs, avions bombe, bombes guidées, « Windows », tracts par millions.

Côté allemand, la terrible réaction de la Flak, de la chasse de nuit entraîna 250 crashs d'avions alliés. Après le 16 juin, la majorité des bombes volantes décolla de notre sol ou le survola pour porter la mort sur Londres. 500 de ces engins s'abattirent de ce côté-ci de la Manche.

Ce livre permet pour la première fois de décrypter l'offensive V1 au jour le jour (horaires des salves, nombre de tirs, lancement de faux V1) suivie de l'inévitable riposte aérienne alliée et son lourd bilan humain.

Prise en otage au milieu de cette guerre aérienne totale, la population civile fit front mais compta 10 000 victimes dont 3 600 tués. Elle vit disparaître ses maisons, ses usines, ses infrastructures, et une bonne partie d'un magnifique patrimoine. Cet ouvrage s'appuie sur des milliers d'archives, photos, témoignages. Il met en lumière le formidable courage de la population, qui une fois l'orage de bombes passé, se remit au travail, reconstruisit sans jamais oublier l'épreuve de ces huit interminables mois.

 De Hugues CHEVALIER

 Avec la collaboration de Yannick DELEFOSSE et Jocelyn LECLERCQ